Tout savoir sur la plagiocéphalie
La plagiocéphalie chez le bébé : De quoi parle t-on ? Quels facteurs l’aggravent ? Comment la prévenir et l’accompagner ?
Qu’est-ce qu’une plagiocéphalie ?
La plagiocéphalie chez le bébé fait partie des déformations crâniennes positionnelles.
Elle se définit comme l’aplatissement unilatéral du crâne contrairement à la brachycéphalie postérieure qui est le raccourcissement antéro-postérieur du crâne.
Dans ce cas, le crâne du bébé est uniformément plat.
On décrit 2 types de plagiocéphalies chez le bébé :
- Celle fronto-occipitale
- Et celle occipitale
La plagiocéphalie peut être de 2 ordres :
- On parle de la plagiocéphalie positionnelle qui est la plus fréquente.
- Il existe également la plagiocéphalie liée à une soudure précoce des sutures crâniennes du bébé.
Elle s’appelle alors craniosténose ; elle est souvent associée à d’autres syndromes plus complexes et demande l’avis d’un neurochirurgien.
2- Quels sont les facteurs aggravant une plagiocéphalie ?
Le risque de plagiocéphalie positionnelle augmente :
- Avec le placement de bébé In Utéro :
Pour mieux comprendre cette notion, je vous conseille d’écouter Alexandra Richard, Ostéopathe pédiatrique à Paris.
Elle nous parle des positions In Utéro et le lien avec les postures de bébé après la naissance.
- En présence d’un torticolis,
- Si le bébé a tendance à pousser en arrière donc à avoir un schéma moteur en hyperextension,
- Lorsque bébé est sujet aux reflux (RGO); dans ce cas, allez consulter les conseils de portage d’Alexia Tobelem, psychomotricienne et monitrice de portage.
- Chez le bébé qui dort avec la tête toujours du même côté
- Enfin, du fait de l’utilisation de matériels de puériculture sur des durées trop importantes.
En conclusion, la plagiocéphalie positionnelle chez le bébé apparait dès les 1ers mois et est la conséquence d’une absence totale ou partielle de mobilité du bébé au niveau de sa tête et de son cou par rapport à son axe corporel.
Ainsi, cette absence ou faible mobilité entraine une modification de la forme du crâne à un âge où celui-ci est encore très malléable.
Cette déformation engendre progressivement un blocage de plus en plus complexe par effet « boule de neige » ; le bébé parvient de moins en moins à tourner la tête avec un crâne qui le permet naturellement de moins en moins.
Comment agir pour éviter la plagiocéphalie chez le bébé ?
🚨La priorité numéro 1 : Ne pas faire dormir bébé sur le ventre !!
Depuis 1992, l’OMS et les médecins ont décidés de préconiser le coucher des bébés sur le dos.
Grâce à ce coucher en décubitus dorsal, ce sont plus de 20 000 vies de bébés qui ont été sauvés par cette pratique recommandé par la HAS
Le risque de “mort inattendue du nourrisson”, auparavant appelé « mort subite du nourrisson » a été réduite de 50% depuis la mise en place de cette disposition médicale.
Le principal facteur de risque de mort inattendue est le couchage en position ventrale avec le risque d’enfouissement, d’hyperthermie et de confinement respiratoire).
Il faut également évoquer le couchage latéral avec le risque de basculement sur le ventre du bébé ; or, il n’a pas encore les compétences psychomotrices nécessaire pour se redresser et se mouvoir pour dégager ses voies respiratoires.
Nous devons également évoquer les matériels de contention inutiles :
- Cale-bébé, cale-tête, coussin de positionnement, réducteur de lit, etc…
Ils sont inutiles, délétères et dangereux car ils peuvent favoriser le retournement ventral et augmentent le risque de décès asphyxique par enfouissement.
Enfin, les objets pouvant recouvrir, étouffer ou confiner l’enfant sont à proscrire (Doudous, peluches, couettes, couvertures, etc.), ainsi que les tours de lit.
Ils sont dangereux car ils confinent l’air inhalé par le bébé et augmentent le risque d’enfouissement et d’hyperthermie.
En conclusion, le couchage sur le ventre n’est pas la solution pour éviter ou amoindrir une plagiocéphalie chez le bébé !
Que faire pour éviter et prévenir la plagiocéphalie ?
La première chose à faire est de déculpabiliser les parents qui bien souvent regrettent de ne pas avoir vu plus tôt et ne pas avoir consulté un professionnel.
Les comportements à avoir sont les suivants :
- Variez les positions de votre bébé lors des activités de jeu au sol,
- Disposez ses jouets autour de lui afin de l’inciter à regarder sur les côtés.
- N’en mettez pas trop mais pensez plutôt à les changer après quelques jours d’utilisation.
Ce changement va maintenir son attrait et son envie d’aller les regarder et les chercher.
Utilisez des jeux avec une sensorialité variée : visuelle avec des damier noir et blanc, auditif avec une petite musique, tactile avec des textures différentes, ….
Lors du change, habituez-le progressivement à être sur le ventre : il se musclera le cou et le dos.
Pour cela, amenez votre bébé par une manœuvre de retournement comme nous le décrivons dans cette vidéo.
Pensez à lui mettre un miroir pour stimuler son redressement.
Pour rappel, l’OMS préconise de mettre le bébé sur le ventre en votre présence, « 30 minutes sur 24h », par petite séquence, selon le niveau tonique et musculaire de votre bébé
Une autre action à avoir en tête est de prendre souvent votre bébé dans vos bras.
Lors de la prise du biberon ou de la tétée, pensez à changer de bras lorsque vous portez votre enfant : votre bébé tournera ainsi la tête pour capter votre regard.
Limitez au maximum le temps passé dans du matériel de puériculture (transat, baby-relax, cosy…) et réservez les sièges-coques aux transports en voiture.
Nous vous invitons à lire l’article réservé à la motricité libre qui vous explique tout sur ce sujet !!
La prise en charge par un casque
La Haute autorité de Santé (ARS) et le Conseil National Professionnel de Pédiatrie (CNPP) explique dans leurs recommandations qu’en « l’absence d’amélioration de la déformation crânienne après une prise en charge adaptée, le médecin doit orienter l’enfant tôt, possiblement dès la fin du premier semestre, vers un centre de compétences ou de référence des malformations crânio-faciales »
En effet, ces situations sévères de déformations crâniennes peuvent être un symptôme évocateur d’un trouble plus important qu’il est alors bon d’aller explorer.
Dans ce cas, la famille consultera un neurochirurgien ou encore un chirurgien spécialisé dans la sphère maxillo-faciale.
Ce sont ces médecins spécialistes qui sont à même de prescrire, de manière exceptionnelle, une orthèse crânienne au bébé.