Comment bien porter bébé ?
Comment bien porter mon bébé est une question que se pose de nombreux parents.
Dans cet article, nous allons tenter de vous apporter toutes les informations utiles.
Nous débutons par un peu d’histoire, puis nous parlons du portage physiologique.
Dans une troisième partie, nous abordons la sécurité lors du portage et enfin nous évoquons le portage à bras.
Histoire du portage
Depuis quelques années, le portage est très en vogue. Toutefois, le portage est une pratique plutôt ancestrale, puisqu’il date de la préhistoire.
Depuis toujours, l’intérêt du portage est de faciliter le transport du bébé et de gagner en autonomie. Ce n’est qu’assez récemment que nous avons pu constater ses bienfaits.
Dès la préhistoire, le bébé devait être porté en hauteur, pour échapper aux prédateurs, et pour se voir préservé du froid.
On le retrouve partout où l’homme a laissé sa trace, et ce depuis toujours.
Au Moyen-Âge, le lien mère-enfant est prôné, par l’allaitement et le portage. Les bébés sont en cododo la majorité du temps, jusqu’à la popularisation des nourrices, qui va mettre les corps de la mère et de l’enfant à distance.
En Europe, le portage sur le côté est très répandu jusqu’aux années 1940.
Mais l’apparition du lait maternisé met à distance la mère et son enfant. L’invention de la poussette remplace le besoin de portage lors des déplacements.
A partir des années 1970, des médecins tels que Françoise Dolto, prônent une nouvelle puériculture mettant le lien mère-enfant au centre des préoccupations, pour favoriser au mieux le développement de l’enfant.
On considère alors que l’allaitement favorise le lien mère-enfant, et que le portage est un soutien à l’allaitement.
Toutefois, en Europe, la physiologie de l’enfant reste accessoire.
Les auteurs, comme Winnicott, Bowlby s’intéresse aux compétences des nouveau-nés et à leurs besoins primaires d’attachement.
Ce sont eux qui vont évoquer le besoin de l’enfant d’être porté contre sa mère, au sens psychique du terme, soit la personne qui s’occupe le plus de son enfant, qu’on appelle aujourd’hui la figure d’attachement principale.
Les écharpes sont ramenées du Pérou en Allemagne à la fin du XXème siècle mais leur popularité apparaît seulement dans les années 2010.
On reconnaît qu’être porté est un besoin du tout-petit.
Bien porter, c'est porter physiologique !
La physiologie du portage réside dans le respect de la posture naturelle de l’enfant, très similaire à la posture accroupie.
Dans le portage non physiologique, le bébé pend, victime de la gravité et de l’impossibilité de se mouvoir. Le bassin est en antéversion et l’articulation des hanches n’est alors plus protégée.
A la naissance, le dos n’a en effet pas toutes ses courbures vertébrales, mais une unique cyphose et Les postures vont se créer au fil du développement.
Dans un porte bébé non physiologique, les courbures vertébrales sont forcées.
Ceci crée un empilement des articulations que le rachis n’est pas prêt à recevoir.
Ainsi, il induit des tensions et donc un portage sur stimulant pour l’enfant, peu bénéfique, tant dans l’éveil sensoriel que dans l’éveil tonico-postural.
Qui plus est, le porteur et le bébé sont rapidement inconfortables, le porteur risquant d’avoir rapidement mal au dos.
Une fois les méfaits du portage non physiologique connu, passons aux bienfaits du portage physiologique.
- Le bébé est à hauteur de bisou par rapport à son porteur. Ses mains sont au niveau de sa bouche, ou tout du moins libres.
- Ses voies respiratoires sont dégagées. Le dos du bébé est rond, et son bassin est en rétroversion.
De fait, les genoux du bébé sont plus hauts que ses fesses.
- L’écartement des hanches, qui n’est pas le même en fonction de l’âge de l’enfant et donc de son développement, doit être respecté.
- Enfin, le ventre du bébé doit être contre le porteur.
Porter bébé en sécurité
Les bienfaits du portage ne sont plus à démontrer.
Toutefois, il y a quelques règles de sécurité à respecter. Je vous propose que nous les abordions ensemble.
Tout d’abord si vous portez de manière physiologique, il vous faut tout d’abord respectez plusieurs règles de sécurité en termes de portage, c’est à dire :
- le dégagement des voies respiratoires par la découverte du visage,
- le respect de l’écartement physiologique des hanches selon l’âge de votre enfant,
- ainsi que toutes les composantes qui en font une posture dite physiologique.
Certaines règles semblent naturelles mais il est tout de même nécessaire de les rappeler :
Avant tout, le portage est à proscrire à vélo ou en voiture. Pour la sécurité de votre enfant, un siège homologué sera utilisé.
De manière évidente, le portage ne doit pas être pratiqué lors d’une activité sportive quelle qu’elle soit, et surtout si cette dernière est intense, à impacts ou à fort risques de chute.
Il est également nécessaire d’être attentif à vos sensations, à votre état de vigilance. Porter en dormant, sous l’usage de drogue ou de médicament fort, d’alcool en haute consommation s’avère dangereux, et donc à proscrire.
De la même façon, une tension basse ou un risque accru de malaise constituent aussi des facteurs invalidants le portage.
De plus, la température extérieure doit être prise en compte pour adapter la tenue vestimentaire de l’enfant, du porteur, et la potentielle utilisation de manteaux, ou couvertures de portage.
Enfin, les pyjamas à pied sont fortement à éviter lors du portage. Ils bloquent la motricité de l’enfant et risquent de lui comprimer les orteils, ce qui peut considérablement le gêner, voire être douloureux.
S’il fait froid, n’hésitez pas à mettre des guêtres ou des chaussettes hautes.
Comment porter à bras ?
A bras comme en écharpe, la posture physiologique reste la même.
La posture de l’enfant doit être accroupie, avec un dos en cyphose, et des genoux plus hauts que les fesses.
L’idéal est que vous passiez votre bras sous l’aisselle de votre enfant, afin de la glisser sous la nuque et d’offrir un bon maintien de la nuque et de la tête.
L’autre bras va venir se placer sous le bassin au fil du relevé de l’axe de l’enfant.
Ainsi, une fois contre son porteur, le bébé se trouve déjà en posture physiologique.
Que ce soit avec le nouveau-né, le bambin ou l’enfant, le principe reste le même.
Dans cette posture, le grasping est sollicité, ce qui rend le petit acteur de son portage. Ainsi, le ressenti du poids de l’enfant est amoindri, puisque l’enfant maintien son tonus global.
En termes de posture de l’adulte, l’idéal est de vous baisser en utilisant vos jambes et non vote dos, afin de vous relever via le repoussé des pieds sur le sol, ce qui va vous permettre d’économiser de l’énergie, mais aussi de vous préserver de quelconques tensions au niveau de muscles du dos, qui peuvent parfois être invalidantes.
Si vous souhaitez porter votre enfant face au monde, sur des temps courts, il est aussi possible de le prendre à bras de manière physiologique.
S’il est allongé au tapis, vous pouvez placer votre main sur une des jambes au niveau de la hanche, afin de la placer en flexion. Tout en communiquant avec votre enfant, vous allez pouvoir le tourner sur le côté.
Votre main opposée peut se placer sur son ventre jusqu’à sous sa nuque. Une main sous l’aisselle, une main au niveau du bassin, vous permettez à votre enfant d’avoir tous les points d’appuis dont il a besoin.
Vous pouvez l’amener contre vous, dos à vous. Il peut rester en posture en flexion face au monde, ou être ramené sur la hanche.
Cette méthode permet d’aider l’enfant à comprendre les schèmes moteurs nécessaires au retournement.